
Dans les ruelles animées de Dakar, alors que le soleil décline pour laisser place à la nuit, une scène réchauffe les cœurs. Des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, s’activent pour offrir des « Ndogous » – ces repas de rupture du jeûne – aux passants. Ces gestes, empreints de générosité, illustrent une solidarité profondément ancrée dans la culture sénégalaise, faisant de ce mois sacré un moment où l’humanité brille à chaque coin de
la générosité qui unit les gens pendant le Ramadan. » Mais Moussa ne se contente pas de recevoir : avec quelques pièces de 100 francs en poche, il parcourt les rues, déposant modestement sa contribution dans les calebasses des bénévoles. « Chaque geste compte », dit-il simplement, incarnant cet esprit collectif qui fait vibrer Dakar.
Pour Anta Ba, mère célibataire de trois enfants, ces distributions sont une bouffée d’oxygène dans une vie marquée par des moyens limités. « Je n’ai pas toujours de quoi préparer un ndogou pour mes petits », confie-t-elle, émue. « Mais grâce à ces bénévoles, je rentre avec un repas pour eux. » Les yeux brillants de gratitude, cette quadragénaire voit en ces bienfaiteurs des « anges » qui allègent le fardeau de nombreuses familles comme la sienne.
Alors que le Ramadan progresse, ces actes de solidarité continuent d’illuminer les soirées sénégalaises, suscitant l’admiration des habitants comme des étrangers. Salamata Zongo, originaire du Burkina Faso, s’est jointe à cet élan avec cœur. Chaque jour, elle aide à distribuer les ndogous. « C’est un honneur de participer. Au Sénégal, j’ai appris que le partage transcende les frontières culturelles et religieuses. Offrir ne coûte pas cher, mais ça peut tout changer », partage-t-elle, sourire aux lèvres.
Ces héros du quotidien, par leurs gestes simples mais puissants, rappellent que le Ramadan est bien plus qu’un mois de jeûne : c’est une célébration de l’amour, de la foi et de la fraternité. À travers chaque bouchée partagée, ils tissent des liens indéfectibles, faisant de Dakar un théâtre vivant de solidarité et d’humanité.